vendredi 10 février 2017

La Wicca - Enfin un article qui nous dit ce que c'est

Il arrive parfois que j’ai un très fort taux de tolérance à la connerie, et c’est précisément ce qui s’est passé le jour où j’ai découvert la wicca.
(La wicca est en quelques sortes la "religion" des sorcières. Je la pratique depuis maintenant 5 ans. J'introduis le sujet dans cet article.)

Prospectant sur internet en vue d’expliquer la folie ambiante qui avait récemment envahi mon quotidien, je suis –vous vous en doutez- tombée sur moult sites et forums parlant de… magie. Je vous en passe et des meilleures. Mon âme d’enfant, toute frétillante, mourrait d’envie de savoir si c’était vrai, un peu comme on peut garder cette certitude qu’en dessous de ces petits champignons vivent des lutins. On SAIT que ça n’existe pas. On le SAIT. Mais bon, on peut vérifier encore un petit peu, non? Parce que sincèrement, se croire fou, ça va cinq minutes. Surtout quand on n’est pas le seul à constater que vraisemblablement il se passe des trucs loufoques dès qu’on déboule quelque part.
(Bon, sachez quand même qu’encore aujourd’hui je n’arrive pas à savoir si, vraiment, je n’ai aucun pet au casque). Bref. En un mot : CURIOSITE.

Quand on débute l’apprentissage des sciences, on nous apprend une certaine méthodologie, et un certain état d’esprit à avoir si l’on veut mener ses propres recherches. Pour faire simple, il s’agit de se poser en véritable sceptique. C’est-à-dire qu’on efface au maximum ses a priori et qu’on part du principe : « Je ne sais pas si c’est vrai ou faux, et je n’ai pas d’attente quant aux résultats de l’expérience. J’observe, je déduis, puis je conclus ».
Ça vous rappelle des souvenirs ?

Ayant une trouille bleue de voir l’entièreté de ma réalité bouleversée, mais ne pouvant supporter l’idée d’être constamment dans le déni, j’ai fait ce deal avec moi-même : j’allais être une vraie sceptique, prendre tous ces trucs de front et y faire face pour tirer ma situation au clair.

Bien que j’affectionne beaucoup ces univers fantastiques dans lesquels la magie est monnaie courante, c’était une toute autre affaire quand il s’agissait de dire qu’il en était de même dans notre monde. Et plus d’une fois j’ai grincé des dents en lisant untel parler de charmes à la pleine lune, de rituels avec des bougies aux couleurs spécifiques pour invoquer je ne sais quel esprit farceur… Tout ça n’avait aucun sens. Contrôler les éléments, et puis quoi encore ? Je ne comprenais pas comment on pouvait en arriver à un tel niveau d’abstraction de la réalité (quelle ironie !).

Alors que j’étais en train de me faire violence pour rester une « vraie sceptique », une main sur la souris, l’autre sur mon front, il s’est produit un genre de miracle...
La wicca.


« Fais ce que tu veux tant que nul n’est lésé… »

Et là je me suis pris une baffe dans la figure. J’étais qui, pour juger ces gens ? Cette phrase, qui est la seule « loi » existante en wicca, m’a ramené à ma petite condition d’être humain. Elle m’a surtout rappelé ce que je voulais vraiment, et à l’époque, la seule chose que j’avais en tête c’était : « Etre heureuse ». J’avais passé les premières années de ma vie à être malheureuse, je venais de gagner un peu de liberté en ayant mon propre appartement, là, je voulais me prendre en main. Et quel genre de personne avais-je envie d’être ? Le genre à critiquer tout ce qui lui tombe sous la main ? Le genre à rabaisser sans comprendre ?

La wicca parlait d’une tolérance absolue envers tous les types de croyances, tant que ces croyances ne nuisaient pas. Et ce n’était pas comme les commandements chrétiens avec lesquels j’avais été familiarisée (je n’ai rien contre les chrétiens… Je dis juste que ce que j’avais appris alors sur le christianisme m’avait légèrement traumatisée de la religion). Ce n’était absolument pas à prendre au pied de la lettre. Cela expliquait que c’était à nuancer selon le contexte, et selon ses propres convictions. En bref, cela nous poussait à prendre la responsabilité de nos actes, parce que nul ne pourrait se cacher derrière cette phrase.

Cela expliquait que le bien et le mal n’existent pas. Avec un exemple pour le moins explicite : de leur temps, les vikings considéraient que tuer un ennemi sur un champ de bataille était lui faire honneur, puisqu’on lui permettait alors de rejoindre le Valhalla. Tandis que mourir en-dehors de ce contexte ne nous menait pas directement au « paradis des guerriers ». De nos jours, un meurtre est un meurtre, et même si les soldats ne vont pas en prison pour ça, on ne glorifie pas le fait de tuer quelqu’un (sauf si on est extrémiste, mais c’est un autre débat). Bref, c’est très mal vu.
Si, de nos jours, on peut dire que « tuer c’est mal », il n’en a pas toujours été le cas. Quoi de plus flagrant pour montrer à quel point ces notions de bien et de mal peuvent être subjectives ?

La wicca nous fait comprendre que ce n’est pas l’extérieur qui doit nous dicter notre morale, seulement nous-même.

De la même façon, aucun « dieu » ne nous punira si on fait quelque chose de « mal », puisque le bien et le mal n’existent pas au niveau divin.

Il y avait bien la loi du triple choc de retour (on dirait une attaque de Dragon Ball Z un peu, non ?) mais la communauté wiccane était divisée à ce sujet. Cette loi dit que si l’on utilise la magie pour nuire, nous subirons trois fois les effets du sort que l’on a jeté. Mais là encore, il ne s’agissait pas de dieux vengeurs, seulement d’une loi dans l’univers, juste comme les autres lois de la nature telle que la gravité. J’ai trouvé cette idée intéressante, puisque cela nous poussait à y réfléchir à deux fois avant d’agir. Par la suite, j’ai plusieurs fois changé d’avis à propos du triple retour.


La wicca ne condamne pas

L’humain n’est pas un ange et la douleur fait partie de la vie. Chacun se défend avant tout comme il peut. Chacun fait du mieux qu’il peut avec ce qu’il a. Chacun peut se tromper lourdement.  Ça semble basique, non ? Pourtant, dans la plupart des religions, il y a une propension incroyable à juger nos actes et nos histoires, juger nos faiblesses, et mener des guerres contre soi-même. Parfois, on n’a pas envie d’aller bien. Parfois, on a juste envie de pleurer et de baisser les bras. D’où vient cette tyrannie du bonheur ? D’où vient cette tyrannie de la vertu ? Chacun voit midi à sa porte comme on dit, et quand on n’agit pas en cohérence avec nous-même, on s’autodétruit, on se fait mal tout seul, certes. Mais on a tous déjà fait la rencontre de quelqu’un (et ce quelqu’un pouvait être nous-même) qui,  à un moment de sa vie, n’avait tout simplement PAS ENVIE. Pas envie de tout faire bien. Pas envie d’être gentil. Pas envie d’être altruiste. Pas envie d’être joyeux. Pas envie. Et la dernière chose dont on a envie, dans ces moments-là, c’est d’être jugé.
Dans le milieu de la spiritualité on rencontre très souvent cette problématique, en fait. Cette tyrannie du « bien ». Et je n’ai pas tout de suite remarqué la force de la wicca à ce sujet, au début. Une religion a pour vocation de nous élever, d’une certaine manière, vers la fin de la souffrance.

Précision: Je distingue « douleur » et « souffrance » de la même façon qu’Isabelle Padovani, qui considère que la douleur est simplement un signal indiquant que quelque chose ne va pas, tandis que la souffrance se produit du fait de ne pas accepter la douleur, et de l’alimenter au lieu d’en comprendre le message et d’agir en fonction.

Bref, la wicca, comme les autres cultes, nous amène vers la fin de la souffrance (et non pas de la douleur). Mais contrairement à d’autres voies, elle prend totalement en compte les aspects plus « sombres » de l’être humain. Sans les glorifier, elle fait tout simplement avec, puisqu’ils sont là et que blâmer leur existence ne sert bien souvent qu’à alimenter le conflit en nous. Ce point est très clair en wicca, tandis qu’ailleurs, on le retrouvera sous une forme beaucoup plus subtile et compliquée à saisir.


La nature est leur temple

C’était tellement classe. Et tellement en accord avec la façon dont je ressentais les choses au moment où j’ai découvert tout ça. Qu’on le veuille ou non, les lois de la nature nous dépassent et nous ne pouvons pas aller contre. C’est bien elle, la véritable force en puissance ici. C’est donc elle que l’on vénère en wicca. Pour se rapprocher des dieux et de nous-même, il ne s’agit pas de construire un
endroit aseptisé, il s’agit au contraire de se mettre le plus en contact possible avec cette nature qui nous a vu naître en son sein, et qui nous verra mourir. Cette nature biscornue, pleine d’aspérités mais pourtant si parfaite. Je n’avais jamais envisagé un lieu de culte de cette façon et cela me semblait couler de source.


Les pratiques wiccanes suivent les cycles naturels des saisons

Yes, enfin une pratique proche de ce que NOUS nous vivons. Quand on me parle d’équinoxe et de solstice, de jour qui rallongent ou qui raccourcissent, je vois de quoi il s’agit. Quand on me parle de nature qui se met au repos, et de nouveaux bourgeons qui naissent, je me sens directement concernée. Parce qu’après tout, ça a une grosse influence sur mon quotidien mais aussi (et surtout) sur ma bouffe ! Parlons franchement, je n’ai pas énormément de sous, et pour moi, manger des fruits et légumes de saison est avant tout une question de porte-monnaie. Autant vous dire que je les attends, les saisons des récoltes. Célébrer l’abondance fournie par la nature, à l’aide de bonne boustifaille et d’une chaleureuse soirée entre amis ? Pas trop dégueu comme fête religieuse. Je prends.

On voit l’année comme un cycle, qu’on représente avec la « Roue de l’année », que l’on va découper en plusieurs périodes dont chaque « sabbat » (fête wiccane) marque le début.

La roue de l'année
Ces sabbats nous invitent à travailler sur nous-même, chacun d’une façon différente, mais toujours en cohérence avec l’état de la nature au moment de la célébration. Par exemple, durant la période sombre (automne, hiver), il s’agira surtout d’introversion, tandis qu’à la période claire (printemps, été) on sera surtout dans l’expansion et le passage à l’action. Cela permet de faire le tour de tous les aspects d’une vie humaine durant l’année. En wicca, notre avancée intérieure suit donc une progression spiralée (puisque chaque année on fait un tour, avant de monter d’un cran dans notre évolution personnelle). Ce qui n’est pas sans rappeler les principes fondamentaux du yoga (qui n’est pas qu’une gymnastique étrange, mais bien une pratique spirituelle) (j’en reparlerais).

Les sabbats sont donc en fonction du cycle du soleil (qui symbolise le dieu), mais on fête aussi les esbats, dont les dates fluctuent d’une année à une autre puisqu’il s’agit de célébrer la pleine lune (qui symbolise la déesse). La plupart du temps on a 12 pleines lunes/an, autant vous dire que ça s’enjaille quand il y en a une treizième.

Et là, concernant la célébration de toutes ces fêtes, j’ai été agréablement surprise de constater une fois encore l’ouverture d’esprit qu’il pouvait y avoir. Personne ne viendra vous blâmer si vous n’avez pas célébré un sabbat. Beaucoup de wiccans sautent les esbats, d’ailleurs (on n’a pas toujours les moyens de célébrer la pleine lune jusqu’au bout de la nuit quand on bosse le lendemain, voyez).

Certains sabbats ont plus d’importance que d’autres (les sabbats majeurs). Chaque saison comporte un sabbat majeur et un sabbat mineur.
Sabbats majeurs : Samhain, Imbolc, Beltane et Lughnasadh
Sabbats mineurs : Yule, Ostara, Litha et Mabon.

Le principe divin est divisé en deux pôles

Le pôle féminin et le pôle masculin. Je n’ai pas tout de suite compris cette division.
Ici, on était bien loin des idées de genre quelles qu’elles soient. On est beaucoup plus proche du symbolisme du yin et du yang, en fait. Ces principes féminin et masculin se retrouvent dans tout. Toutes les femmes, tous les hommes, et de manière générale, dans tout ce qui est. Ce sont juste deux types d’énergies différentes, qui permettent au monde de se manifester. On les représente sous la forme du dieu et de la déesse. Les deux sont indissociables et fonctionnent ensemble. C’est là la genèse en wicca. En fait, sans division de ces deux principes, le monde tel qu’on le connait n’existerait pas, et resterait non manifesté. Ce n’est qu’à partir du moment où on les divise que naît le mouvement indispensable à la vie, car chacune des deux forces cherche à s’équilibrer grâce à l’autre. Mais j’aurais l’occasion d’en reparler plus en détail.
Ça aussi, ça me parlait beaucoup. Plus j’approfondis le sujet, et plus je suis séduite.


Le folklore et les traditions wiccanes

Cernunnos
Aaah, l’univers visuel des wiccans. Que dire ? Vous les connaissez un peu déjà, ces contes et légendes d’Europe de l’ouest : les lutins, les fées, les Korrigans, les elfes, les sorcières… Le petit peuple de la forêt, ces hommes et ces femmes connaissant les vertus des plantes et des minéraux. Nous parlions à l’instant du dieu et de la déesse. La plupart du temps, on représente le dieu comme Cernunnos, dieu cornu (mais si, cet être à tête de cerf, souvent confondu avec un faune !). C’est d’ailleurs cette drôle d’apparence de protecteur de la faune sauvage qui a créé tant de confusions avec Satan, à cause des cornes. Le dieu est aussi associé au soleil. La déesse, quant à elle, est associée à la lune. On parle aussi de « triple déesse » (oui, le chiffre 3 revient souvent) pour désigner les trois phases de la lune : croissante, pleine, décroissante.
☽◯☾
Elles représentent la déesse sous trois formes : la vierge, la mère, la vieille femme. Le dieu et la déesse peuvent prendre énormément de noms et de formes différentes, suivant le rôle qu’ils jouent.

Tout le folklore de la wicca est raconté à travers les sabbats et les esbats, puisque ces fêtes nous racontent un petit peu la vie du dieu et de la déesse, et leurs péripéties. Notamment leur histoire d'amour torride et conflictuelle, ainsi que leur réconciliation, et ce passage étrange où la déesse donne naissance au dieu alors que c'est de leur union qu'elle est tombée enceinte. Bah, oui, ça reste de la mythologie païenne, hein. C'est symbolique.

Le dieu cornu peut être : Pan, Cernunnos, Lug, Herne…
La déesse peut être : Brigit,  Rhiannon (oui, comme la chanson des Fleetwood Mac), Hecate, Cerridwen, Mélusine…

On nomme les dieux en fonction des correspondances dont on a besoin (correspondances? Kézako?). Ce qui me fait une parfaite transition pour le prochain point.


La magie en wicca

OUI, bien sûr que j’y viens. D’autant plus que je l’ai évoqué en début d’article. N’oublions pas que la wicca est la religion des « sorcières » (witch, witchraft, wicca…). Par conséquent, il est tout à fait commun pour un wiccan de pratiquer la « magie », bien que tous les wiccans ne la pratique pas. Il serait beaucoup trop compliqué de tout détailler ici (d’autant plus que cet article est déjà long).

Yes, wiccane!
C’est avant tout la sorcellerie qui m’a fait tomber sur la wicca, alors je ne vais pas cracher dans le chaudron maintenant. Je ne vous cache pas que j’ai vraiment eu du mal à garder mes principes « sceptiques » : d’abord parce que ça m’énervait qu’une religion si belle puisse favoriser de telles co***ries. Et puis ensuite parce que je me suis rendue compte que ça fonctionnait vraiment, leurs trucs. Et je peux vous dire que je ne me suis pas limitée à 3 essais avant d’être convaincue, hein. Non, fidèle à moi-même, j’ai bien bourriné pour être sûre. Et puis quand vous voyez que ça marche à chaque fois, ben écoutez… Alors je n’ai pas d’explication, ni scientifiques, ni autres. Mais je sais comment faire ma tambouille pour obtenir tel ou tel résultat, et pour l’instant, ça me suffit. Comme toujours, je ne vous demande pas de me croire sur parole, je ne vous demande même pas d’essayer d’y croire, ni même de ne pas me juger. M’enfin bref.

Quand on débute en magie, on est très à cheval sur les correspondances. Ça permet de garder une certaine cohérence dans notre pratique. Ensuite, petit à petit, on peut s’en détacher, mais cela demande un vrai apprentissage vis-à-vis de notre mental. En fait toute la pratique magique représente un énorme défi pour notre mental, puisque ce dernier supporte très mal de ne pas pouvoir rationnaliser, expliquer. C’est bel et bien dans la pratique de la magie que l’on met notre foi à l’épreuve, puisqu’il s’agit d’un saut dans le vide (surtout au début). Jamais votre pratique ne fonctionne quand vous n’avez pas foi dans ce que vous faites. Pratiquer, c’est apprendre à remettre en question toutes les croyances de notre égo, pour les façonner comme on veut. C’est découvrir la vraie nature de ses croyances, et la façon dont elles régissent notre monde. Pratiquer, c’est faire face à nos plus grandes peurs. Plus on pousse son apprentissage, plus on découvre (on enlève des couches d’égo) notre vraie nature. C’est une façon d’aller à la rencontre du divin en nous.

Oh, mais je m’égare. Nous disions ? Les correspondances.
Ce mot désigne le fait d’associer des couleurs, des planètes, des entités spécifiques, des lieux, des périodes, des objets, etc, avec l’objet de notre demande.

Exemple:
Quand on pratique un rituel concernant l’abondance (prenons l’abondance financière et matérielle, pour être précis), on va se servir des correspondances associées au concept « d’abondance » (les symboles, quoi). Ici, ce sera :
Dieu: Cernunnos
Couleur: vert (pour la couleur de la bougie utilisée, par exemple)
Phase de la lune: ascendante (croissante)
Pierre: Emeraude (il y en a d’autres, hein, mais je n’en mets qu’une pour faire court)
Plantes: camélia, cèdre, chèvrefeuille…
Encens: benjoin…
Direction: Nord
Planète: Jupiter
Jour: Jeudi (c’est le jour qui est associé à Jupiter…)
Heure: 1h du matin ou 8h (ce sont les heures associées à Jupiter le jeudi… Je pense que vous commencez à comprendre)

Préparer son rituel est toute une histoire, puisque comme vous le voyez on passe un certain temps à faire des recherches pour rassembler tous les éléments dont on va avoir besoin. Dans la pratique, il y a quand même une foule de petites astuces pour ne pas se ruiner et rendre tout ça plus simple. Trucs de sorcières. Vraiment. Internet peut vous permettre de dégrossir tout ça, mais vous trouverez aussi beaucoup de sites qui se contredisent à ce sujet. Les correspondances font souvent débat. Si vous voulez mon avis, c’est un peu superflu, puisque la principale puissance de votre rituel ne se trouve jamais dans les objets utilisés mais bien en vous. Le temps et l’attention portée à votre rituel va vous permettre de préciser votre intention et de mieux vous concentrer sur ce que vous voulez obtenir. Quelque part, c’est aussi une façon de vous mettre en confiance et de vous servir de vos mains, un peu. Les gestes, les odeurs, les sons, les couleurs… Tout cela vous permet de rentrer dans une concentration extrême proche de la transe. Et c’est ça, la vraie magie.


Le sexe en wicca

Il n’y a PAS de règle en wicca concernant le sexe. Enfin, si, une, toujours la même : « Fais ce que tu veux, tant que nul n’est lésé ». C’est d’ailleurs ce qui a conféré à la wicca cette réputation sulfureuse.

Mais qui sont donc ces païens dépravés qui couchent avec des chèvres et font des orgies lors de leurs célébrations sordides ?! Alors, non, ce n’est bien évidemment pas ce qui se passe. Mais c’est un discours facile à tenir lorsqu’on ne connait pas une culture qui, vue de loin, nous paraît en décalage avec notre façon de vivre, et légèrement décadente.
La femme a pleinement sa place, à tel point que certains courants wiccans sont constitués uniquement de femmes féministes.
Sans blague. Faut pas s'étonner après
Mais c’est loin d’être le cas de tous. Il est vrai que la wicca réconcilie la femme avec le divin en elle là où d’autres religions négligent complètement certains aspects de l’humain typiquement féminin (les règles, la grossesse, etc).
Néanmoins je trouve cela dommage de faire de la wicca une religion de femmes. Pour moi le dieu est aussi important que la déesse, d’autant plus que, rappelons-le, il ne s’agit pas de genres !
En wicca le dieu n’est pas « pour les hommes » et la déesse n’est pas « pour les femmes », puisque le dieu et la déesse sont des principes présents en chacun.

On peut concevoir l’étonnement de certains face à une religion qui, du coup, n’a aucun problème avec l’homosexualité, la bisexualité, la polygamie, les personnes transgenres ou non binaires, les asexuels, et autres (j’en ai forcément oublié…). Ce n’est pas que la wicca encourage à ne pas être hétéro et fidèle à un seul partenaire, rien à voir, c’est juste qu’elle s’en fiche « tant que nul n’est lésé ». Faites ce que vous voulez, ça vous regarde!

On est loin d’un dogme paternaliste nous disant quoi faire de notre cœur et de notre corps… Et ça, ça m’apparaît comme le principal barrage entre les autres religions et moi.
Je suis, personnellement, de peau blanche, hétéro, et monogame. Quelle chance, non ?? Je corresponds bien à tous les critères, youpi ! (Non ?) Mais je ne peux adhérer que partiellement à une pratique qui prétend séparer les humains avec des jugements de valeur « pour leur bien ». Que d’autres y adhèrent, ce n’est pas mon affaire, ce n’est pas à moi de leur dicter leur vie, mais ce n’est pas pour moi en tout cas.
Et là aussi, autre précision : la wicca ne nous dit pas d’être d’accord avec tout. Elle ne nous dit pas de « rejeter » des choses, mais elle ne nous dit pas d’accueillir tout et tout le monde non plus. Elle nous dit de nous faire notre propre avis par nous-même.

On peut y voir là un certain laxisme religieux, mais cela peut se révéler très puissant (pour pacifier notre égo) puisque ça nous pose en capitaine de notre âme. Je ne dis pas que c’est ce qui est le mieux adapté pour tout le monde, hein, ça, je n’en sais rien.

Comme dirait William Ernest Henley dans son poème Invictus :

« Dans la nuit qui me recouvre,
Noire comme l'enfer d'un pôle à l'autre,
Je remercie les dieux, quels qu'ils soient, 
Pour mon âme indomptable.

Sous la prise cruelle des circonstances
Je n'ai ni grimacé ni crié tout haut.
Sous les coups de gourdin du hasard
Ma tête est ensanglantée, mais non baissée.

Au-delà de cet endroit de rage et de larmes
Seule se dessine l'Horreur de l'ombre,
Et pourtant la menace des années
Me trouve et me trouvera sans peur.

Peu importe à quel point la porte est étroite,
À quel point le rouleau est chargé de châtiments,
Je suis le maître de mon destin :
Je suis le capitaine de mon âme. »



Je terminerais là-dessus, et je vous souhaite de belles péripéties
dans votre voyage sur Terre.



Blessed be !



PS: J’en dis plus sur l’origine de la wicca dans cet article.
PPS: J'ai employé le mot "religion" dans cet article pour plus de fluidité. En réalité le débat reste ouvert quand il s'agit de savoir si la wicca est une religion ou pas. Elle comporte, certes, un ensemble de croyances, mais pas vraiment de dogme. Je précise aussi que la wicca n'a rien inventé, elle reprend seulement des pratiques et des traditions qui étaient déjà présentes au moment de sa création par G.Gardner, et qui viennent pour la plupart des anciens paganismes européens.




jeudi 9 février 2017

Es-tu ouvertement païen?

Vous parlez de votre pratique autours de vous, vous?


Comment as-tu trouvé ta voie spirituelle?


C'est la question que je vous pose.


Moi, j'y réponds dans cette vidéo:



( Rassurez-vous, ce n'est pas parce que j'essaye -plus ou moins laborieusement, il faut le dire- de faire des vidéos, que je n'écrirai plus de véritables articles ici. Au moins, comme ça, vous êtes au courant de ce que je fabrique quand je ne publie pas sur l'Estuaire.)




lundi 6 février 2017

La différence entre spiritualité et religion




Un format un peu différent cette fois! 

Les vidéos permettent d'exprimer des choses qui ne passent pas dans un texte, et inversement, donc... 

Je teste, j'explore.


Peut-être que j'en ferais d'autres, peut-être pas.

Là-dedans je survole le concept "d'égo". 


Vous me direz ce que vous en pensez? Pour vous c'est quoi "l'égo"?



vendredi 3 février 2017

Les rituels, et pourquoi ils fonctionnent (ou pas)

La question à 10 000 dollars : « Les rituels, ça fonctionne vraiment ? ».
En effet cela semble assez tiré par les cheveux, et il n’est pas illogique de penser à première vue que tout ça n’est que pure foutaises. Mais voyons un peu de quoi il s’agit.

Un rituel est un acte répété dans le but d’aboutir à un résultat ou à un état précis. 
Quand vous prenez votre douche, c’est un rituel. 
Quand papi fait une croix au dos de la miche de pain, c’est un rituel. 
Quand vous répétez votre texte dans votre tête avant de monter sur scène jouer une pièce de théâtre, c’est un rituel. 
Bref, des rituels il y en a partout et pour tout. 
Mais ne faisons pas de langue de bois: ici, nous parlons bien de rituels magiques.

Dans toutes les religions existent des pratiques de ce genre, mais je me concentrerais uniquement sur les rituels wiccans ou païens dans cet article.

Sortez vos baguettes, on a du pain sur la planche!
(Oh non, me dites pas que j'ai vraiment fait cette blague...)
Un rituel se déroule généralement comme ceci :
  1. Tracer un cercle de protection
  2. Appeler les divinités ou entités susceptibles de nous aider
  3. Énoncer clairement l’objet du rituel et notre demande (si demande il y a)
  4. Remercier les divinités ou entités en présence
  5. Briser le cercle
  6. Lâcher prise
Chaque personne adaptant sa pratique à ses propres besoins et croyances, il peut y avoir des variantes, mais grosso modo, cela se déroule toujours ainsi. Le lâcher prise fait partie intégrante de la procédure, mais j’y reviendrais plus tard.

Voyons plutôt tout ce qui peut favoriser la réussite d’un rituel, et tout ce qui pourrait le rendre inutile.

Voilà. Un rituel, c'est ça.
Pourquoi ça marche ?

Pour comprendre cela, il faut s’intéresser à ce que nous faisons réellement lors de notre pratique. Un rituel n’est pas fait de façon distraite ni même hésitante. Le pratiquant est entièrement absorbé par ce qu’il est en train de faire, et la plupart du temps, il sait déjà à l’avance comment cela va se dérouler. Il y a une certaine préparation, notamment par rapport à ce que l’on va dire, ou chanter, au matériel utilisé, etc. De sorte que, au moment où la personne commencera son rituel, elle rentrera dans un état de concentration intense. Elle fera corps avec le moment. C’est très important, parce que c’est la façon la plus accessible de mettre son égo de côté pour un temps, ce qui permet à notre part divine de s’exprimer. C’est cette part de nous qui, lorsqu’elle nous traverse, nous guérit de nos mal-être et nous fait agir avec un maximum de justesse et d’intelligence. Le simple fait de se retrouver dans cet état est une pratique en soi, et peut justifier la majorité des résultats positifs que l’on obtient. Les pensées qui nous viendront, l’état d’esprit dans lequel nous nous trouverons, nous permettront de faire face à la situation d’une manière toute neuve et très positive. Cela ressurgira à chaque fois que nous serons par la suite confrontés à l’objet de notre demande.

Non, pas comme ça.
C'est pas cet état qu'on recherche.
Supposons que l’objet de notre rituel soit d’apaiser des tensions entre nous et une autre personne.
Il y a plusieurs façons de procéder. (Je ne les approuve pas toutes, mais elles sont toutes susceptibles de fonctionner.)
La première façon, c’est de focaliser notre énergie sur la personne avec qui il y a des tensions, afin de la faire changer son point de vue. Nous verrons dans un autre article s’il est possible ou non d’influencer  sur une telle chose via la magie. Mais sans même parler de ça. Les énergies avec qui nous rentreront en lien vont forcément avoir un impact sur nous, et donc sur ce que nous allons dégager la prochaine fois que nous parlerons avec la personne. Et ce, même s’il ne s’agit que de quelque chose qui s’est niché dans notre inconscient. Surtout si ça s’est niché dans notre inconscient, en fait, puisque cela va modifier notre langage corporel, et le ton que nous emploierons, d’une manière qui semblera tout à fait naturelle.
Le fait d’avoir eu une divinité ou une entité s’étant penchée sur l’affaire, nous aura, de toute façon, redonné confiance. Auparavant il y avait une perte de notre pouvoir personnel, nous ne savions plus que faire de cette situation désagréable, nous en étions victime. Le simple fait de reprendre son pouvoir sur soi peut permettre de relativiser. De ne plus voir l’autre personne comme un ennemi, par exemple, ou de diminuer l’emprise que cette personne pouvait avoir sur nous.

La deuxième façon, c’est de focaliser notre énergie sur nous-même, afin d’être capable d’embrasser totalement la situation, et la personne en face. C’est à peu près la même histoire que précédemment, sauf que dans ce cas de figure, ce sont nos propres pensées et émotions qui seront momentanément sous l’emprise d’un charme, pour permettre de débloquer une situation nouée. Quand il s’agit de relations humaines, il est bien connu que le calme, l’écoute et la bienveillance, dénouent bien plus rapidement les conflits que violence, frustration et colère. Seulement quand vous ne pouvez pas vous empêcher de vous emporter dès que vous pensez à la personne, c’est tout de suite plus compliqué de parler avec elle de façon civilisée.
Vous pouvez aussi aller droit au but, et utiliser le rituel pour vous aider à enlever le blocage psychologique qui vous empêchait d’être serein face à ce que faisait ressortir la personne en vous. C’est bien plus durable et, à bien des égards, bien plus bénéfique, seulement ce n’est pas toujours possible d’opérer de tels changements sans aide extérieure (thérapeute ou autre).

Ces deux façons sont accessibles même pour quelqu’un n’ayant pas l’habitude de pratiquer.
Selon là où vous en êtes dans votre chemin, vous n’aurez pas les mêmes croyances limitantes vis-à-vis des rituels ou des choses ésotériques de manière générale.

Admettons qu’à force de pratique, vous avez constaté que des forces mystérieuses étaient bel et bien à l’œuvre, et vous vous efforcez d’apprendre à les connaître. Tant et si bien que ces forces deviennent de moins en moins mystérieuses pour vous (certains aiment garder des parts de mystère, mais c’est une autre histoire). Vous les côtoyez plus ou moins souvent, une proximité se crée. C’est là que vous pouvez commencer à « bosser ensemble ».
Salagadou, la magicabou, la bobidi bobidibou...

En wicca ou dans les autres paganismes, ce lien avec les entités n’est pas toujours possible (elles n’en ont pas toutes envie !), et il apparaît que chacune a sa manière de fonctionner bien à elle.

Néanmoins, à partir de ce moment, vous avez déjà acquis quelques certitudes à leur sujet. Vous rencontrez moins de limitations intérieures, ce qui vous permet de faire des rituels quelques peu différents, pour aborder un panel de situations plus vaste.



Il est primordial de pouvoir croire en ce que vous faites.

Ce qui m’amène au deuxième point.

Pourquoi ça ne marche pas ?

Eh bien, justement, si vous ne croyez pas en ce que vous faites, si votre rituel est trop élaboré et ne fait pas sens pour vous, si faire appel à des divinités ou à des forces mystérieuses vous semble encore un peu hasardeux, cela ne fonctionnera pas. Il n’y a rien de mal à ça. Et même avec la meilleure volonté du monde, on ne peut pas croire en tout et n’importe quoi –et heureusement !
Alors comme ça on fait semblant de croire en Lucifer?

N’essayez pas de vous mettre la tête dans le sable, juste le temps d’un rituel, en essayant de vous convaincre que, si, au fond de vous vous avez toujours vénéré Hecate, Cernunnos et les autres. Vous ne leurrerez personne ! Pas même vous. Trouvez votre propre voie, n’essayez pas de vous polir les angles pour rentrer dans des systèmes de croyances toutes faites si vous sentez que ça ne sonne pas tout à fait vrai pour vous. Je ne vous apprends rien si je vous dis que les personnes qui pratiquent des rituels ne sont pas de drôles d’hurluberlu illuminés qui croient en tout. Nous sommes tous des êtres humains, et tout le monde a besoin de faire pipi, pratiquant ou pas. Ce que je veux dire par là c’est que les personnes qui pratiquent sont des personnes comme tout le monde, et vous n’avez pas à considérer que parce qu’untel fait comme ça, alors c’est absolument comme ça qu’il faut que vous fassiez.

Quel ton moraliste, mes aïeux. J’en suis désolée. J’ai essayé de rendre ce paragraphe un peu moins criant, mais que voulez-vous, ce sujet me fait automatiquement remonter des émotions. Bref.

Il existe autant de styles de pratique que de pratiquants. Il est important de préciser qu’on ne choisit pas vraiment son style de pratique. Il sera en fonction de nos expériences passées, de ce qui nous touche et de ce qui ne nous touche pas, de nos blocages, etc. Le style de pratique qui sera le nôtre sera celui vers lequel on se sera senti appelé. Celui qui nous « parle » le plus. Un rituel fonctionne quand il vous correspond, dans le sens où il est en accord avec qui vous êtes, et qu’il vous plait réellement, que vous vous sentez bien avec. Ne cherchez pas à psalmodier des noms si cela vous met mal à l’aise, ou à danser autours du feu si vous trouvez cela ridicule, cela n’a aucun sens. Il vaut mieux faire dans la sobriété, si c’est ça qui est réellement en accord avec vous.

D’ailleurs, un rituel peut s’adapter à l’infini. Vous pouvez faire appel au dieu chrétien, ou tout simplement à l’univers,  à la nature ou à tout ce que vous voulez. La condition sine qua non pour que ça marche, c’est de faire appel à des forces dont vous reconnaissez l’existence, à des forces qui sont capables de fonctionner sans vous, d’après leur propre logique interne, en lesquelles vous avez confiance quand il s’agit de mener vos intentions à bon port.

La gravité de la situation
Toute la magie d’un rituel fonctionne quand les choses sont aussi claires pour vous que ça :
Vous croyez en la gravité. Si vous allez en haut d’un immeuble, que vous prenez un caillou, et que vous le lâchez, il va se retrouver en bas de l’immeuble. Vous n’avez pas eu besoin d’aller en bas de l’immeuble pour y poser la pierre, car la gravité l’a fait pour vous. Mais vous aviez complètement confiance dans le fait qu’elle le ferait, parce que vous croyez totalement en l’existence de la gravité, et vous avez appris à la connaître, à savoir comment elle fonctionne.

Ne pas croire totalement en l’existence des forces auxquelles vous vous référez, c’est comme prendre le caillou dans votre main, le tenir au-dessus du vide, et garder vos doigts fermement pressés autour de lui. Ça ne sert à rien, jamais votre caillou n’arrivera à bon port.


Du coup, pour rester cohérente, je tiens à préciser que si vous faites appel à des divinités en lesquelles vous ne croyez pas, vous ne risquez absolument rien. Vous ne serez pas punis, vous ne serez pas maudit. En fait il ne se passera juste… Rien. S’il venait à vous arriver malheur ensuite, n’allez pas en attribuer la faute à un rituel raté. Un rituel raté est juste un rituel qui n’aboutit à aucun résultat.

De la même façon, je ne crois pas au choc de triple-retour (oooh, j’en entends certains crier au scandale !). Tout simplement parce que la force de ce que l’on appelle « magie » réside dans là où nous allons placer notre croyance. J’ai pu observer de nombreuses fois qu’à partir du moment où on cessait de croire en une chose, elle cessait tout bonnement d’exister pour nous. On tient là un point absolument crucial et central de la magie, mais aussi de la spiritualité, et je vous le balance comme ça au beau milieu d’un paragraphe.
Cette histoire de croyances est selon moi la base de tout. Et quand je dis « tout », c’est « tout ». La vie, l’univers, et le reste. C’est notre 42 (j’offre un crumble aux pommes à ceux ou celles qui reconnaîtront la référence). Chacun se fera sa propre idée de tout ça. Mais revenons-en à nos moutons cosmiques.
Une raison très répandue qui peut expliquer qu’un rituel ne fonctionne pas est qu’on n’a pas lâché prise à la fin.

Le lâcher prise

Quand vous faites un rituel, la confiance que vous mettez dedans est indispensable. Ne pas lâcher prise sur la situation reflète simplement un manque de confiance. Si, à la fin, vous n’êtes pas convaincus que la situation est résolue, c’est que vous doutez de vos capacités ou de celles des forces auxquelles vous avez fait appel. Cela atténue considérablement la force de votre rituel et peut carrément l’annuler. A ne pas négliger, donc.

Marraine la bonne fée fait ce qu'elle peut, à un moment...
De plus, repenser encore et encore à votre demande peut la modifier. Si vous aviez demandé à votre divinité une bonne salade composée, mais qu’une heure après vous en êtes encore à vous demander si vous avez bien fait de commander des tomates au lieu du maïs, votre intention ne sera plus claire, ni pour vous, ni pour la divinité qui est en train de faire votre salade. Bref elle ne saura plus ce que vous voulez, et ne pourra pas vous donner de salade, ou bien elle aura jeté l’éponge et aura mis des olives. Ce n’est pas dramatique, mais c’est dommage si vous êtes allergiques aux olives, car vous ne serez pas en mesure de recevoir le cadeau qui vous aura été offert. Ma métaphore est vaseuse mais je crois que le principe est clair pour tout le monde, ha ha ha.

Cela ne veut pas dire que vous n’avez absolument plus le droit d’y penser (ne pensez pas à un éléphant rose…). En fait vous avez le droit de faire ce que vous voulez, et d’ailleurs, si vous avez envie d’annuler les effets d’un rituel, c’est une bonne façon de faire.
Non, simplement, efforcez-vous de vous occuper au maximum l’esprit avec autre chose. Faites des activités pour vous ancrer, par exemple (avis aux pratiquants, vous n’êtes pas sans savoir qu’on est dans un drôle d’état éthéré après un rituel). Perso, après un rituel, je mange, et je regarde une vidéo ou un épisode d’une série, un film... Ensuite, je fais des trucs qui ont avoir avec tout sauf de la magie. Au moins jusqu’au lendemain (oui, on fait rarement des rituels à la chaîne…).

Il y a une autre façon de voir la pratique de rituels.
Quand on ne se sent pas bien, que les choses ne vont pas pour nous, le bon sens nous dit de prendre soin de nous afin d’aller mieux. Cela peut se faire de mille et une manières différentes. Pour moi, faire un rituel (sauf pour les sabbats et autres célébrations) est une façon de me faire aller mieux. Pas forcément en demandant à je ne sais quelle divinité de m’aider, d’ailleurs. Pratiquer est quelque chose que j’aime faire, quand je pratique je me sens à l’aise, en accord avec moi-même. Je me sens reprendre possession de mes moyens, peu importe l’objet du rituel en question. Ça m’apaise, ça me rebooste.

"J'ai laissé derrière moi une pantoufle de verre et une
carte de visite. Juste au cas où le prince est vraiment idiot."

La magie ancestrale du pragmatisme. Très puissante.
Bien entendu, ça ne suffit pas toujours. Vu sous cet angle, pratiquer un rituel est comme faire une partie de tennis avec un ami : certes, ça vous aide à vous sentir mieux, mais si votre problème de base venait d’un blocage intérieur ou d’un loyer impayé, tôt ou tard vous allez devoir régler la situation. Votre rituel peut vous donner un coup de pouce cosmique, certes, mais ne fera pas tout le boulot à votre place. Idéalement, il vaut mieux tout tenter par les moyens conventionnels AVANT d’utiliser la magie, et ne pas vous reposer sur elle pour le résultat final (ça fait aussi partie de ce fameux lâcher prise post-rituel dont je parlais). Je ne sous-entends pas que toutes nos pratiques sont du flan, simplement qu’avec un rituel, nous nous en remettons à une force extérieure à nous (du moins, du point de vue de l’égo, c’est ça). Ce qui signifie que nous admettons n’avoir aucun pouvoir sur la situation. Il me semble donc logique de faire en premier lieu tout ce qui était en notre pouvoir, sinon nous pourrions développer une dépendance à ces pratiques, et en venir à considérer que sans elles, nous n’arrivons à rien.

Il n’y a pas de notion de bien et de mal là-dedans, ou d’éthique, je vous laisse le soin de savoir ce qui est le mieux pour vous et ce en quoi vous croyez ou non.


Je n’ai absolument pas parlé des rituels que l’on fait durant les sabbats. Cela sera le sujet d’un prochain article !

D’ici là, j’ai hâte d’entendre vos déboires magiques et vos belles réussites ! N’hésitez pas à me poser des questions, ou à me dire si vous voulez que je parle de telles ou telles choses dans un article. N’hésitez pas non plus à vous manifester si vous n’êtes pas d’accord avec ce que je dis, ce sera l’occasion d’en discuter et, possiblement, d’apprendre de vous.




Vos expériences m’intéressent !


mercredi 1 février 2017

La spiritualité, la wicca et ma vision des choses

Du lait de soja, assurément. Parce qu'on est en 2017 et que
80% de la population mondiale est intolérante au lactose.
Le lait, ça fait péter. Pas besoin d'être vegan pour savoir ça.

Un titre ambitieux n’est-ce pas ?

Tout d’abord je tiens à remercier les personnes qui me suivent et me lisent encore malgré mes (eh oui) longues périodes d’absence. Je n’ai pas été très active sur le net mais la spiritualité ne m’a pas déserté pour autant, et ne le fera jamais. Simplement, elle a pris une forme à laquelle je ne m’attendais pas. Pour dire ça franchement, j’en ai pris plein la figure. Cela a abouti à des changements nécessaires car ma pratique ne me correspondait plus. Je ne me suis pas perdue en chemin, et je ne suis pas persuadée que la souffrance qui a accompagné cette période était indispensable à mon évolution, mais que voulez-vous, on ne fait que de notre mieux.

Il m’a alors semblé peu pertinent d’écrire des articles de plus en plus sombres alors que la spiritualité est ce qui nous élève vers toujours plus de joie et de paix.  Non pas que la souffrance soit à renier, et non pas que j’en ai honte, mais il y a un point au-delà duquel parler de ses expériences devient inutile. Et il m’apparaissait comme malhonnête d’écrire des articles légers et/ou motivants, quand tout ce qui peuplait ma vie était du chaos.

Ceci étant dit, en ce jour d’Imbolc, période du renouveau, posons les bases de cet Estuaire, délicieux schmilblick cosmique.


La spiritualité

Mettons-nous d’accord sur ce mot, puisque –visiblement- il va revenir assez souvent.

Définition du Larousse :
« Qualité de ce qui est esprit, de ce qui est dégagé de toute matérialité : La spiritualité de l'âme, de la poésie. Ce qui concerne la doctrine ou la vie centrée sur Dieu et les choses spirituelles. »

Cette définition laisse à désirer, mais il faut bien commencer quelque part.
OK, donc cela concerne soit « l’esprit » des choses, soit « ce qui tourne autour de Dieu ». MAIS ! 
ULTRA MEGA GROS PANNEAU QUI CLIGNOTE EN ROUGE !
Nous n’avons pas définit « Dieu »…
Considérons que le « dieu » de cette définition n’est PAS le dieu chrétien, ni même aucun des dieux désignés par aucune religion que ce soit. Considérons s’il vous plait qu’il s’agit du « divin » au sens le plus large possible. Ainsi quand nous parlerons de spiritualité ici, en employant ce mot nous serons neutres et sans dogme. La spiritualité est donc ce que VOUS considérez comme divin (cela peut être la science, ou la nature) (et vous n’êtes pas obligé vénérer ça pour trouver ça divin).
On dira donc (je définis ça de manière tout à fait arbitraire, hein, c’est pour qu’on se comprenne) :
« dieu » sans majuscule = principe divin au sens large du terme
« Dieu » avec majuscule = divinité chrétienne

*Se tape les mains pour en évacuer la poussière*
Bien ! Voilà une bonne chose de faite !

La wicca

Là, c’est plus complexe. Ce qu’en dit Wikipédia est un peu pourri, pour le coup (désolée Wikipédia, tu m’es tellement utile en d’autres occasions). Mais il est intéressant de constater que le mot « wicca » dérive du vieux mot anglais « wiccacraeft » qui est devenu « witchcraft » (sorcellerie). La wicca en tant que culte a été créée par Gerald Gardner dans les années 1900 (oui, c’est assez récent). Il a, pour ce faire, réunit pas mal de croyances anciennes qui auparavant ne se transmettaient que de manière orale, pour en faire un ensemble de croyances plus organisé, et surtout, écrit. Ces croyances étaient donc issues de cultes païens, c’est-à-dire des traditions éparses, polythéistes (avec plusieurs dieux, hé les deux du fond, je vous vois sur vos portables), pratiquées dans les campagnes européennes depuis on ne sait quand. La spiritualité du peuple paysan, si vous voulez. Avec l’arrivée du christianisme comme religion imposée par les dirigeants, un grand nombre de ces pratiques se sont vues reprises et modifiées pour devenir les fêtes religieuses (chrétiennes) que nous connaissons aujourd’hui. La bûche de Noël, le lapin de Pâques, la veillée d’Halloween et la Toussaint, la Chandeleur et ses crêpes, pour ne citer que ça, sont emprunts de symboles absolument païens. Pourquoi fête-t-on Noël le 25 décembre alors que Jésus n’est pas né en décembre ? Parce que dans les campagnes, on avait déjà une grande fête (païenne) à cette période-là, qui n’est autre que Yule (la fête du solstice d’hiver). Il était plus commode de convertir les peuples en se rapprochant des pratiques dont ils avaient déjà l’habitude. Mais je m’égare. Revenons-en à la wicca.
Les sorciers sont des méchants pas beaux

Ces pauvres paysans, qui n’avaient rien demandé, commençaient à bien nous enquiquiner le haricot avec leurs traditions ancestrales. En plus ils avaient tendance à sentir mauvais l’inculture, la débauche et avaient, oserons-nous le dire, un mauvais goût prononcé pour l’alcool. Des suppôts du diable, un peu. La tolérance qui consistait à pimper leurs fêtes sauce chrétienne s’estompa bientôt, et ceux qui continuaient à pratiquer leurs cultes étaient taxés de sorcellerie. Surtout ceux qui s’efforçaient de guérir les autres (parce que, c’est bien connu, il n’y a que Dieu qui guérit, non ?). Ces gens pratiquaient donc la « wiccacraeft » (à prononcer avec frayeur et dégoût). La wicca est donc la religion des sorcières. Mais le mot ne fut employé que bien plus tard, et il est fort peu probable que ces gens l’aient utilisé pour se désigner eux-mêmes.

Aujourd’hui, la wicca a bien changé. Certains diront que c’est la plus ancienne des religions, d’autres dirons qu’elle n’est qu’un ramassis de pensées New Age, et les deux auront partiellement raison. On ne peut parler réellement de « wicca » qu’à partir de Gardner, mais depuis lui, plusieurs courants wiccans sont nés. Il y a un retour aux sources, il est vrai, mais quelles sources ? Des sources historiques ? Pas vraiment. La wicca est avant tout un culte basé sur la nature et le cycle des saisons. Les anciennes traditions des paysans faisaient sens quand il s’agissait de travailler la terre et de souhaiter de bonnes récoltes, mais aujourd’hui, même en vivant à la campagne, le monde des anciennes traditions n’est plus. Le retour aux sources est donc plus un retour à la nature, aux choses qui poussent, mais aussi à notre être véritable.

La Wicca de Gardner a quelque chose d’un peu sectaire, il est vrai. Mais pas plus que les autres religions. D’abord, elle n’est réservée qu’à un cercle d’initiés (d’après Gardner, on ne peut se prétendre wiccan si l’on n’a pas reçu une initiation par un wiccan confirmé, et si l’on n’a pas pratiqué les rites de dévotion à la wicca). On se rassemble en « coven » (groupe de pratiquants) pour pratiquer des rituels bien précis et plutôt élaborés. Le tout est fait plus ou moins en secret (s’ils avaient vraiment voulu se cacher, je ne serais pas là en train de vous en parler. Mais ils n’étaient pas du genre à faire le spectacle). Il y a un côté élitiste là-dedans. Je vous arrête tout de suite : les orgies, sacrifices d’animaux ou d’humains, suicides de groupes et autres horreurs, sont très, très loin de ce que font les wiccans gardnériens.
Je ne suis pas forcément fan de tout ce que Gardner a fait, mais reconnaissons-lui au moins le boulot assez conséquent d’écriture à propos des anciens paganismes.

La wicca de Gardner n’est pas celle que je pratique.

Venons-en donc à la troisième partie de cet article :

Ma vision des choses, et ma pratique

Je suis comme vous. Je vis dans le même monde que vous. Si vous me lisez, c’est que vous avez un ordinateur et que vous parlez français, donc je doute que vous ayez jamais tué des vaches à mains nues pour vous nourrir, ou récolté le blé avec une faux pour le revendre dans le village voisin. Je ne prétends pas descendre d’une lignée de sorcières, je n’ai pas reçu d’initiation ou quoi que ce soit. Et cela me convient très bien. Je ne vais pas vous tracer l’entièreté de mon chemin avec la spiritualité (cela fera peut-être l’objet d’un autre article). Mais disons qu’avant mes 18ans, j’étais assez facilement effarouchée dès qu’un truc m’évoquait de la religion. Réticente, je vous dis. Et puis j’ai découvert la wicca, et pour la première fois de ma vie j’ai eu la sensation qu’une religion avait enfin « tout compris ». C’était évident. C’était « ça ». J’étais d’accord avec tout ce que ça disait. Petit à petit, grâce à la wicca, je me suis réconciliée avec des termes comme « dieu », « foi », « pratique spirituelle » et « recherche du Soi ». Parce que ça me parlait dans un langage que je pouvais comprendre, et que ça donnait tout, sans rien me demander.

Je n’ai jamais fait partie d’un groupe.
Je n’ai donc jamais été forcée à quoi que ce soit.
Je n’ai jamais été obligée de croire à quoi que ce soit, ni de limiter mes idées.
Je peux me dire « wiccane », ou « sorcière », ou bien ne rien dire du tout, personne ne me rejettera si je ne respecte pas les traditions, personne ne fait pression sur moi d’aucune manière.
Je suis libre d’arpenter mon propre chemin.

Je ne me suis pas privée d’explorer toutes les religions que j’ai rencontré, monothéistes ou polythéistes, et je continue à le faire. Elles sont une immense source de sagesse et m’apportent énormément. Je suis particulièrement attirée par les religions hindoues, bien que je baigne depuis toute petite dans une culture chrétienne, et je suis allée faire un tour du côté du taoïsme, du bouddhisme et depuis peu du soufisme. Au final, je suis plus cultivée à propos des grandes religions que des paganismes tels que le druidisme ou les cultes de la Grèce et de la Rome antique. Je touche un peu à tout.

Mais je remarque que, dans ma vie quotidienne, quand il s’agit de pratique religieuse, c’est la wicca qui revient, de manière tout à fait naturelle. Quand j’en ai besoin, ce sont les pratiques wiccanes qui m’aident le plus à entretenir la flamme de ma foi. Et ce depuis environ 5 ans maintenant. Peut-être qu’un jour ça ne sera plus le cas, et je laisserais mon côté sorcière derrière moi comme de beaux souvenirs. Je ne me limite pas à un statut, je suis mon cœur et mes tripes.

Ma vision de la spiritualité a beaucoup évolué en 5 années de passion dévorante. Aujourd’hui, je considère que la spiritualité est la recherche de la vérité. La découverte du Soi, et la dissipation de l’égo. Autant de termes qui mériteraient que j’y consacre des articles entiers. J’ai toujours eu tendance à fuir la violence du monde en me réfugiant dans un monde autre, lunaire, dans mes pensées. La spiritualité est ce qui m’aide aujourd’hui à prendre la vie à bras-le-corps et à apprécier la matière, le concret. Cela m’aide à trouver de la sécurité et de l’amour en moi, là où auparavant il n’y avait qu’un champ de mines. En fait, c’est ce qui me fait vivre. Cela a d’abord été une forme de fuite, évidemment. Puis, petit à petit, cela m’a aidé à mûrir et à traverser la vie avec toujours plus d’aisance et de douceur.

Je sépare de manière très nette la spiritualité du folklore qui l’accompagne. Par folklore, j’entends : les croyances et les traditions que l’égo associe à un culte. Pour moi, toutes les religions sont du folklore. La vérité ne se trouve pas dans les dogmes, mais dans ce que la personne vit, peu importe comment elle y vient. Le folklore est simplement les couleurs que vous préférez peindre sur votre tableau, tandis que la spiritualité EST le tableau.

C’est la raison pour laquelle je ne me battrais pas avec vous pour savoir quelle religion est la plus valable. Cela n’a tout simplement aucun sens pour moi. En fait, cela nous éloigne certainement de la vérité.

Je ne prétends pas détenir LA vérité universelle (et je me fiche bien de savoir si telle vérité existe ou non). Mais j’ai trouvé la mienne, et je tends à l’incarner toujours plus.

Je n’ai rien contre l’égo. J’aime l’égo, et j’aime le folklore, et j’aime les couleurs de la wicca plus que les autres. Mais seul l’égo a des préférences, et au final tout cela importe peu.

J’ai dû en perdre pas mal avec mes dernières phrases, pourtant c’est bien là le vif du sujet. Le reste est bien superficiel (mais super cool).

Cet article est déjà beaucoup trop long. J’ai hâte d’en écrire d’autres.

J’aimerais beaucoup vous entendre, aussi, me parler de votre spiritualité, de votre pratique, de votre chemin. De votre vision des choses.





On discute ?