samedi 15 octobre 2016

Vulnérabilité sacrée

Amélie Fléchais
Aujourd’hui ça fait 2 mois pile que j’ai cessé de publier des articles. 

Pour tout vous dire, il était difficile pour moi de savoir si j’allais continuer à publier ici.
L’Estuaire est un défouloir, c’est un jeu. Il ne m’était pas venu à l’idée que j’avais besoin de le protéger. Ce blog est écrit dans l’anonymat, et je ne lui fais pas de pub ce qui signifie qu’il n’a que peu de visite et de commentaire. 
C’est l’idée, c’est l’idée que je me fais de cet endroit.

J’ai les boules parce que je ne peux plus écrire quoi que ce soit depuis qu’un proche m’a complètement sapée à ce sujet. 
C’est à peine si j’arrive à tenir le journal de bord de mes expériences.

Moi qui n’avait besoin de rien d’autre que de me retrouver devant un clavier pour commencer à taper un article, je me retrouve à hésiter à chaque ligne. Je sors une phrase, puis je l’efface. Je sors un article, puis je le supprime. Je ne peux plus publier. Est-ce un genre de syndrome de la page blanche ? Ou seulement le syndrome de l’imposteur ?
Quand allez-vous, comme mon ami, vous rendre compte que ce que j’écris n’est que « foutaises inutiles et abrutissantes » ?

Pourtant, quand je m’oublie, les choses continuent de déborder de moi. Tout ce qui ne demande qu’à s’exprimer sans autre attente que d’être en ce monde. Cela prend diverses formes, car je ne suis pas particulièrement attachée à l’écriture. Je gribouille, dessine, chante, courre, danse, filme, prends des photos, froisse des feuilles, hurle, je regarde. Je regarde. Et c’est dans le regard que commence à s’exprimer les choses, souvent. Changer les teintes, les textures, formater, déformater, ranger et déranger, dans l’intimité de ce qui se passe entre ma rétine et ma pupille.
Paradoxalement, c’est quand je m’oublie que je me sens exister.

Hier, j’ai écrit un paragraphe parlant de la vulnérabilité, dans un commentaire.
Aujourd’hui, j’ai reçu un mail qui est la raison pour laquelle je publie cet article.
Donc, voilà le beau et grand copié-collé. Je vous laisse avec ça. Prenez bien soin de vous ! ♥


A bientôt je l’espère, mes amis :

« En fait, il y a ce truc… Peut-être que cela ne mérite pas le nom de « pratique spirituelle» ? Vous en jugerez. Cela ne me vient pas de quelque chose que j’ai lu, mais de l’observation fascinée de la façon d’être de toutes les personnes qui ont le plus touché mon cœur : celles qui peuvent soulager les peines des autres par leur simple présence. Ce qui frappe chez elles, c’est la sensation qu’elles sont complètement à nu. Il suffit de les regarder pour tout savoir des émotions qui les traversent. Elles ne cachent rien de leur joie, de leur enthousiasme, de leur peine, de leur honte, de leur maladresse, de leurs défauts. On ne peut se méfier d’elles, car elles sont entières comme de jeunes enfants espiègles, et s’il leur vient de la colère, on ne peut qu’éprouver de la compassion. Leur colère ne peut nous dévorer de peur ni de haine, elles attirent l’amour, font ressortir le meilleur de qui nous sommes. En fait, elles nous désarment dans la bienveillance la plus totale, en nous assurant qu’en leur compagnie il ne sera pas utile de se battre.
Mais voici donc la « pratique » qui découle de tout cela : la complète vulnérabilité.

Me montrer consciemment la plus vulnérable possible n’est pas me victimiser. Au contraire. Nous ne sommes pas des victimes, donc se victimiser c’est porter un masque, c’est se protéger. Dans ces conditions, si quelqu’un nous attaque, ce n’est pas nous qui sommes touchés, seulement le masque de victime. Quand nous affichons nos vrais rêves, nos vraies qualités et nos vrais défauts, notre gestuelle authentique, nous n’avons plus rien derrière quoi nous cacher. Alors, quand je me montre complètement vulnérable, je me prépare à faire preuve d’autant d’humilité que possible face aux réactions que cela va susciter. Cela m’oblige à me rappeler à chaque instant que l’autre ne voit en moi que le reflet des aspects de lui-même qu’il ne reconnait pas. Cela m’oblige à admettre les miens. Cela me montre immédiatement quelles sont les parties de l’autre que je juge, et donc quelles sont les parties de moi que je juge. Cela me pousse à me montrer bienveillante avec moi, et donc avec l’autre. C’est comme se regarder dans le miroir sans maquillage et apprendre à s’aimer, mais c’est aussi, quand cela s’avère possible, voir l’autre dénué de toute projection personnelle sur lui. Donc, le voir vraiment.
Une telle vulnérabilité rend la tâche plus compliquée au mental qui voudrait bien raconter des histoires, belles ou moins belles, car même le mental a du mal à faire fi de ce qui se passe devant nos yeux. C’est un peu comme pousser la vérité à se révéler. Car bien entendu il s’agit d’une quête de vérité, et la mienne avant tout, hahaha !
Mais, si ça peut apaiser/guider/inspirer/réconforter tous ceux que cette démarche touche, alors là, c’est le pompon !

J’ai trop conscience de mon amour de la beauté pour ignorer le fait que dès qu’il le peut, mon esprit se raconte des histoires, juste comme l’esprit de chacun. Et il est très important selon moi d’assumer complètement cet état de fait. Sans quoi, il me semble inévitable qu’une majeure partie de notre vérité ne peut pas se révéler au monde. Sans transparence, l’alignement semble… Incomplet. 

(Ce que je dis est ce qui sonne vrai pour moi, si ça ne sonne pas vrai pour vous, c’est ok :-) ) »





7 commentaires:

  1. Touchée en plein coeur, C'est beau, c'est vrai, c'est puissant, j'en ai le frisson comme chaque fois que l'esprit vient me visiter. MERCI <3

    Nathalie Bright Star ;)

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    1. ♥♥♥♥♥♥♥♥♥♥♥♥♥♥♥♥♥♥♥♥♥♥♥♥♥♥♥♥♥♥♥♥♥♥♥♥♥♥♥♥♥♥♥♥♥♥♥♥♥♥♥♥♥♥♥♥♥♥♥♥♥♥♥♥♥♥♥♥♥♥♥♥♥♥♥♥♥♥♥♥♥♥♥♥♥♥♥♥♥♥♥♥♥♥♥♥♥♥♥♥♥♥♥♥♥♥♥♥♥♥♥♥♥♥♥♥♥♥♥♥♥♥♥♥♥♥♥♥♥♥♥♥♥♥♥♥♥♥♥♥♥♥♥♥♥♥♥♥♥♥♥♥♥♥♥♥♥♥♥♥♥♥♥♥♥♥♥♥♥♥♥♥♥♥♥♥♥♥♥♥♥♥♥♥♥♥♥♥♥♥♥♥♥♥♥♥♥♥♥♥♥♥♥♥♥♥♥♥♥♥♥♥♥♥♥♥♥♥♥♥♥♥♥♥♥♥♥♥♥♥♥♥♥♥♥♥♥♥♥♥♥♥♥♥♥♥♥♥♥♥♥♥♥♥♥♥♥♥♥♥♥♥♥♥♥♥♥♥♥♥♥♥♥♥♥♥♥♥♥♥♥♥♥♥♥♥♥♥♥♥♥♥♥♥♥♥♥♥♥♥♥♥♥♥♥♥♥♥♥♥♥♥♥♥♥♥♥♥♥♥♥♥♥♥♥♥♥♥♥♥♥♥♥♥♥♥♥♥♥♥♥♥♥♥♥♥♥♥♥♥♥♥♥♥♥♥♥♥♥♥♥♥♥♥♥♥♥♥♥♥♥♥♥♥♥♥♥♥♥♥♥♥♥♥♥♥♥♥♥♥♥♥♥♥♥♥♥♥♥♥♥♥♥♥♥♥♥♥♥♥♥♥♥♥♥♥♥♥♥♥♥♥♥♥♥♥♥♥♥♥♥♥♥♥♥♥♥♥♥♥♥♥♥♥♥♥♥♥♥♥♥♥♥♥♥♥♥♥♥♥♥♥♥♥♥♥♥♥♥♥♥♥♥♥♥♥♥♥♥♥♥♥♥♥♥♥♥♥♥♥♥♥♥♥♥♥♥♥♥♥♥♥♥♥♥♥♥♥♥♥♥♥♥♥♥♥♥♥♥♥♥♥♥♥♥♥♥♥♥♥♥♥♥♥♥♥♥♥♥♥♥♥♥♥♥♥♥♥♥♥♥♥♥♥♥♥♥♥♥♥♥♥♥♥♥♥♥♥♥♥♥♥♥♥♥♥♥♥♥♥♥♥♥♥♥♥♥♥♥♥♥♥♥♥♥♥♥♥♥♥♥♥♥♥♥♥♥♥♥♥♥♥♥♥♥

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  2. Depuis peu, je peux dire que je me reconnais un peu dans cet article. Lire ces lignes résonne beaucoup en moi et me rappelle des moments formidable de ces derniers jours ou enfin, j'ai pu être moi même et entier dans ma vulnérabilité.
    Merci Cael.

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