vendredi 10 février 2017

La Wicca - Enfin un article qui nous dit ce que c'est

Il arrive parfois que j’ai un très fort taux de tolérance à la connerie, et c’est précisément ce qui s’est passé le jour où j’ai découvert la wicca.
(La wicca est en quelques sortes la "religion" des sorcières. Je la pratique depuis maintenant 5 ans. J'introduis le sujet dans cet article.)

Prospectant sur internet en vue d’expliquer la folie ambiante qui avait récemment envahi mon quotidien, je suis –vous vous en doutez- tombée sur moult sites et forums parlant de… magie. Je vous en passe et des meilleures. Mon âme d’enfant, toute frétillante, mourrait d’envie de savoir si c’était vrai, un peu comme on peut garder cette certitude qu’en dessous de ces petits champignons vivent des lutins. On SAIT que ça n’existe pas. On le SAIT. Mais bon, on peut vérifier encore un petit peu, non? Parce que sincèrement, se croire fou, ça va cinq minutes. Surtout quand on n’est pas le seul à constater que vraisemblablement il se passe des trucs loufoques dès qu’on déboule quelque part.
(Bon, sachez quand même qu’encore aujourd’hui je n’arrive pas à savoir si, vraiment, je n’ai aucun pet au casque). Bref. En un mot : CURIOSITE.

Quand on débute l’apprentissage des sciences, on nous apprend une certaine méthodologie, et un certain état d’esprit à avoir si l’on veut mener ses propres recherches. Pour faire simple, il s’agit de se poser en véritable sceptique. C’est-à-dire qu’on efface au maximum ses a priori et qu’on part du principe : « Je ne sais pas si c’est vrai ou faux, et je n’ai pas d’attente quant aux résultats de l’expérience. J’observe, je déduis, puis je conclus ».
Ça vous rappelle des souvenirs ?

Ayant une trouille bleue de voir l’entièreté de ma réalité bouleversée, mais ne pouvant supporter l’idée d’être constamment dans le déni, j’ai fait ce deal avec moi-même : j’allais être une vraie sceptique, prendre tous ces trucs de front et y faire face pour tirer ma situation au clair.

Bien que j’affectionne beaucoup ces univers fantastiques dans lesquels la magie est monnaie courante, c’était une toute autre affaire quand il s’agissait de dire qu’il en était de même dans notre monde. Et plus d’une fois j’ai grincé des dents en lisant untel parler de charmes à la pleine lune, de rituels avec des bougies aux couleurs spécifiques pour invoquer je ne sais quel esprit farceur… Tout ça n’avait aucun sens. Contrôler les éléments, et puis quoi encore ? Je ne comprenais pas comment on pouvait en arriver à un tel niveau d’abstraction de la réalité (quelle ironie !).

Alors que j’étais en train de me faire violence pour rester une « vraie sceptique », une main sur la souris, l’autre sur mon front, il s’est produit un genre de miracle...
La wicca.


« Fais ce que tu veux tant que nul n’est lésé… »

Et là je me suis pris une baffe dans la figure. J’étais qui, pour juger ces gens ? Cette phrase, qui est la seule « loi » existante en wicca, m’a ramené à ma petite condition d’être humain. Elle m’a surtout rappelé ce que je voulais vraiment, et à l’époque, la seule chose que j’avais en tête c’était : « Etre heureuse ». J’avais passé les premières années de ma vie à être malheureuse, je venais de gagner un peu de liberté en ayant mon propre appartement, là, je voulais me prendre en main. Et quel genre de personne avais-je envie d’être ? Le genre à critiquer tout ce qui lui tombe sous la main ? Le genre à rabaisser sans comprendre ?

La wicca parlait d’une tolérance absolue envers tous les types de croyances, tant que ces croyances ne nuisaient pas. Et ce n’était pas comme les commandements chrétiens avec lesquels j’avais été familiarisée (je n’ai rien contre les chrétiens… Je dis juste que ce que j’avais appris alors sur le christianisme m’avait légèrement traumatisée de la religion). Ce n’était absolument pas à prendre au pied de la lettre. Cela expliquait que c’était à nuancer selon le contexte, et selon ses propres convictions. En bref, cela nous poussait à prendre la responsabilité de nos actes, parce que nul ne pourrait se cacher derrière cette phrase.

Cela expliquait que le bien et le mal n’existent pas. Avec un exemple pour le moins explicite : de leur temps, les vikings considéraient que tuer un ennemi sur un champ de bataille était lui faire honneur, puisqu’on lui permettait alors de rejoindre le Valhalla. Tandis que mourir en-dehors de ce contexte ne nous menait pas directement au « paradis des guerriers ». De nos jours, un meurtre est un meurtre, et même si les soldats ne vont pas en prison pour ça, on ne glorifie pas le fait de tuer quelqu’un (sauf si on est extrémiste, mais c’est un autre débat). Bref, c’est très mal vu.
Si, de nos jours, on peut dire que « tuer c’est mal », il n’en a pas toujours été le cas. Quoi de plus flagrant pour montrer à quel point ces notions de bien et de mal peuvent être subjectives ?

La wicca nous fait comprendre que ce n’est pas l’extérieur qui doit nous dicter notre morale, seulement nous-même.

De la même façon, aucun « dieu » ne nous punira si on fait quelque chose de « mal », puisque le bien et le mal n’existent pas au niveau divin.

Il y avait bien la loi du triple choc de retour (on dirait une attaque de Dragon Ball Z un peu, non ?) mais la communauté wiccane était divisée à ce sujet. Cette loi dit que si l’on utilise la magie pour nuire, nous subirons trois fois les effets du sort que l’on a jeté. Mais là encore, il ne s’agissait pas de dieux vengeurs, seulement d’une loi dans l’univers, juste comme les autres lois de la nature telle que la gravité. J’ai trouvé cette idée intéressante, puisque cela nous poussait à y réfléchir à deux fois avant d’agir. Par la suite, j’ai plusieurs fois changé d’avis à propos du triple retour.


La wicca ne condamne pas

L’humain n’est pas un ange et la douleur fait partie de la vie. Chacun se défend avant tout comme il peut. Chacun fait du mieux qu’il peut avec ce qu’il a. Chacun peut se tromper lourdement.  Ça semble basique, non ? Pourtant, dans la plupart des religions, il y a une propension incroyable à juger nos actes et nos histoires, juger nos faiblesses, et mener des guerres contre soi-même. Parfois, on n’a pas envie d’aller bien. Parfois, on a juste envie de pleurer et de baisser les bras. D’où vient cette tyrannie du bonheur ? D’où vient cette tyrannie de la vertu ? Chacun voit midi à sa porte comme on dit, et quand on n’agit pas en cohérence avec nous-même, on s’autodétruit, on se fait mal tout seul, certes. Mais on a tous déjà fait la rencontre de quelqu’un (et ce quelqu’un pouvait être nous-même) qui,  à un moment de sa vie, n’avait tout simplement PAS ENVIE. Pas envie de tout faire bien. Pas envie d’être gentil. Pas envie d’être altruiste. Pas envie d’être joyeux. Pas envie. Et la dernière chose dont on a envie, dans ces moments-là, c’est d’être jugé.
Dans le milieu de la spiritualité on rencontre très souvent cette problématique, en fait. Cette tyrannie du « bien ». Et je n’ai pas tout de suite remarqué la force de la wicca à ce sujet, au début. Une religion a pour vocation de nous élever, d’une certaine manière, vers la fin de la souffrance.

Précision: Je distingue « douleur » et « souffrance » de la même façon qu’Isabelle Padovani, qui considère que la douleur est simplement un signal indiquant que quelque chose ne va pas, tandis que la souffrance se produit du fait de ne pas accepter la douleur, et de l’alimenter au lieu d’en comprendre le message et d’agir en fonction.

Bref, la wicca, comme les autres cultes, nous amène vers la fin de la souffrance (et non pas de la douleur). Mais contrairement à d’autres voies, elle prend totalement en compte les aspects plus « sombres » de l’être humain. Sans les glorifier, elle fait tout simplement avec, puisqu’ils sont là et que blâmer leur existence ne sert bien souvent qu’à alimenter le conflit en nous. Ce point est très clair en wicca, tandis qu’ailleurs, on le retrouvera sous une forme beaucoup plus subtile et compliquée à saisir.


La nature est leur temple

C’était tellement classe. Et tellement en accord avec la façon dont je ressentais les choses au moment où j’ai découvert tout ça. Qu’on le veuille ou non, les lois de la nature nous dépassent et nous ne pouvons pas aller contre. C’est bien elle, la véritable force en puissance ici. C’est donc elle que l’on vénère en wicca. Pour se rapprocher des dieux et de nous-même, il ne s’agit pas de construire un
endroit aseptisé, il s’agit au contraire de se mettre le plus en contact possible avec cette nature qui nous a vu naître en son sein, et qui nous verra mourir. Cette nature biscornue, pleine d’aspérités mais pourtant si parfaite. Je n’avais jamais envisagé un lieu de culte de cette façon et cela me semblait couler de source.


Les pratiques wiccanes suivent les cycles naturels des saisons

Yes, enfin une pratique proche de ce que NOUS nous vivons. Quand on me parle d’équinoxe et de solstice, de jour qui rallongent ou qui raccourcissent, je vois de quoi il s’agit. Quand on me parle de nature qui se met au repos, et de nouveaux bourgeons qui naissent, je me sens directement concernée. Parce qu’après tout, ça a une grosse influence sur mon quotidien mais aussi (et surtout) sur ma bouffe ! Parlons franchement, je n’ai pas énormément de sous, et pour moi, manger des fruits et légumes de saison est avant tout une question de porte-monnaie. Autant vous dire que je les attends, les saisons des récoltes. Célébrer l’abondance fournie par la nature, à l’aide de bonne boustifaille et d’une chaleureuse soirée entre amis ? Pas trop dégueu comme fête religieuse. Je prends.

On voit l’année comme un cycle, qu’on représente avec la « Roue de l’année », que l’on va découper en plusieurs périodes dont chaque « sabbat » (fête wiccane) marque le début.

La roue de l'année
Ces sabbats nous invitent à travailler sur nous-même, chacun d’une façon différente, mais toujours en cohérence avec l’état de la nature au moment de la célébration. Par exemple, durant la période sombre (automne, hiver), il s’agira surtout d’introversion, tandis qu’à la période claire (printemps, été) on sera surtout dans l’expansion et le passage à l’action. Cela permet de faire le tour de tous les aspects d’une vie humaine durant l’année. En wicca, notre avancée intérieure suit donc une progression spiralée (puisque chaque année on fait un tour, avant de monter d’un cran dans notre évolution personnelle). Ce qui n’est pas sans rappeler les principes fondamentaux du yoga (qui n’est pas qu’une gymnastique étrange, mais bien une pratique spirituelle) (j’en reparlerais).

Les sabbats sont donc en fonction du cycle du soleil (qui symbolise le dieu), mais on fête aussi les esbats, dont les dates fluctuent d’une année à une autre puisqu’il s’agit de célébrer la pleine lune (qui symbolise la déesse). La plupart du temps on a 12 pleines lunes/an, autant vous dire que ça s’enjaille quand il y en a une treizième.

Et là, concernant la célébration de toutes ces fêtes, j’ai été agréablement surprise de constater une fois encore l’ouverture d’esprit qu’il pouvait y avoir. Personne ne viendra vous blâmer si vous n’avez pas célébré un sabbat. Beaucoup de wiccans sautent les esbats, d’ailleurs (on n’a pas toujours les moyens de célébrer la pleine lune jusqu’au bout de la nuit quand on bosse le lendemain, voyez).

Certains sabbats ont plus d’importance que d’autres (les sabbats majeurs). Chaque saison comporte un sabbat majeur et un sabbat mineur.
Sabbats majeurs : Samhain, Imbolc, Beltane et Lughnasadh
Sabbats mineurs : Yule, Ostara, Litha et Mabon.

Le principe divin est divisé en deux pôles

Le pôle féminin et le pôle masculin. Je n’ai pas tout de suite compris cette division.
Ici, on était bien loin des idées de genre quelles qu’elles soient. On est beaucoup plus proche du symbolisme du yin et du yang, en fait. Ces principes féminin et masculin se retrouvent dans tout. Toutes les femmes, tous les hommes, et de manière générale, dans tout ce qui est. Ce sont juste deux types d’énergies différentes, qui permettent au monde de se manifester. On les représente sous la forme du dieu et de la déesse. Les deux sont indissociables et fonctionnent ensemble. C’est là la genèse en wicca. En fait, sans division de ces deux principes, le monde tel qu’on le connait n’existerait pas, et resterait non manifesté. Ce n’est qu’à partir du moment où on les divise que naît le mouvement indispensable à la vie, car chacune des deux forces cherche à s’équilibrer grâce à l’autre. Mais j’aurais l’occasion d’en reparler plus en détail.
Ça aussi, ça me parlait beaucoup. Plus j’approfondis le sujet, et plus je suis séduite.


Le folklore et les traditions wiccanes

Cernunnos
Aaah, l’univers visuel des wiccans. Que dire ? Vous les connaissez un peu déjà, ces contes et légendes d’Europe de l’ouest : les lutins, les fées, les Korrigans, les elfes, les sorcières… Le petit peuple de la forêt, ces hommes et ces femmes connaissant les vertus des plantes et des minéraux. Nous parlions à l’instant du dieu et de la déesse. La plupart du temps, on représente le dieu comme Cernunnos, dieu cornu (mais si, cet être à tête de cerf, souvent confondu avec un faune !). C’est d’ailleurs cette drôle d’apparence de protecteur de la faune sauvage qui a créé tant de confusions avec Satan, à cause des cornes. Le dieu est aussi associé au soleil. La déesse, quant à elle, est associée à la lune. On parle aussi de « triple déesse » (oui, le chiffre 3 revient souvent) pour désigner les trois phases de la lune : croissante, pleine, décroissante.
☽◯☾
Elles représentent la déesse sous trois formes : la vierge, la mère, la vieille femme. Le dieu et la déesse peuvent prendre énormément de noms et de formes différentes, suivant le rôle qu’ils jouent.

Tout le folklore de la wicca est raconté à travers les sabbats et les esbats, puisque ces fêtes nous racontent un petit peu la vie du dieu et de la déesse, et leurs péripéties. Notamment leur histoire d'amour torride et conflictuelle, ainsi que leur réconciliation, et ce passage étrange où la déesse donne naissance au dieu alors que c'est de leur union qu'elle est tombée enceinte. Bah, oui, ça reste de la mythologie païenne, hein. C'est symbolique.

Le dieu cornu peut être : Pan, Cernunnos, Lug, Herne…
La déesse peut être : Brigit,  Rhiannon (oui, comme la chanson des Fleetwood Mac), Hecate, Cerridwen, Mélusine…

On nomme les dieux en fonction des correspondances dont on a besoin (correspondances? Kézako?). Ce qui me fait une parfaite transition pour le prochain point.


La magie en wicca

OUI, bien sûr que j’y viens. D’autant plus que je l’ai évoqué en début d’article. N’oublions pas que la wicca est la religion des « sorcières » (witch, witchraft, wicca…). Par conséquent, il est tout à fait commun pour un wiccan de pratiquer la « magie », bien que tous les wiccans ne la pratique pas. Il serait beaucoup trop compliqué de tout détailler ici (d’autant plus que cet article est déjà long).

Yes, wiccane!
C’est avant tout la sorcellerie qui m’a fait tomber sur la wicca, alors je ne vais pas cracher dans le chaudron maintenant. Je ne vous cache pas que j’ai vraiment eu du mal à garder mes principes « sceptiques » : d’abord parce que ça m’énervait qu’une religion si belle puisse favoriser de telles co***ries. Et puis ensuite parce que je me suis rendue compte que ça fonctionnait vraiment, leurs trucs. Et je peux vous dire que je ne me suis pas limitée à 3 essais avant d’être convaincue, hein. Non, fidèle à moi-même, j’ai bien bourriné pour être sûre. Et puis quand vous voyez que ça marche à chaque fois, ben écoutez… Alors je n’ai pas d’explication, ni scientifiques, ni autres. Mais je sais comment faire ma tambouille pour obtenir tel ou tel résultat, et pour l’instant, ça me suffit. Comme toujours, je ne vous demande pas de me croire sur parole, je ne vous demande même pas d’essayer d’y croire, ni même de ne pas me juger. M’enfin bref.

Quand on débute en magie, on est très à cheval sur les correspondances. Ça permet de garder une certaine cohérence dans notre pratique. Ensuite, petit à petit, on peut s’en détacher, mais cela demande un vrai apprentissage vis-à-vis de notre mental. En fait toute la pratique magique représente un énorme défi pour notre mental, puisque ce dernier supporte très mal de ne pas pouvoir rationnaliser, expliquer. C’est bel et bien dans la pratique de la magie que l’on met notre foi à l’épreuve, puisqu’il s’agit d’un saut dans le vide (surtout au début). Jamais votre pratique ne fonctionne quand vous n’avez pas foi dans ce que vous faites. Pratiquer, c’est apprendre à remettre en question toutes les croyances de notre égo, pour les façonner comme on veut. C’est découvrir la vraie nature de ses croyances, et la façon dont elles régissent notre monde. Pratiquer, c’est faire face à nos plus grandes peurs. Plus on pousse son apprentissage, plus on découvre (on enlève des couches d’égo) notre vraie nature. C’est une façon d’aller à la rencontre du divin en nous.

Oh, mais je m’égare. Nous disions ? Les correspondances.
Ce mot désigne le fait d’associer des couleurs, des planètes, des entités spécifiques, des lieux, des périodes, des objets, etc, avec l’objet de notre demande.

Exemple:
Quand on pratique un rituel concernant l’abondance (prenons l’abondance financière et matérielle, pour être précis), on va se servir des correspondances associées au concept « d’abondance » (les symboles, quoi). Ici, ce sera :
Dieu: Cernunnos
Couleur: vert (pour la couleur de la bougie utilisée, par exemple)
Phase de la lune: ascendante (croissante)
Pierre: Emeraude (il y en a d’autres, hein, mais je n’en mets qu’une pour faire court)
Plantes: camélia, cèdre, chèvrefeuille…
Encens: benjoin…
Direction: Nord
Planète: Jupiter
Jour: Jeudi (c’est le jour qui est associé à Jupiter…)
Heure: 1h du matin ou 8h (ce sont les heures associées à Jupiter le jeudi… Je pense que vous commencez à comprendre)

Préparer son rituel est toute une histoire, puisque comme vous le voyez on passe un certain temps à faire des recherches pour rassembler tous les éléments dont on va avoir besoin. Dans la pratique, il y a quand même une foule de petites astuces pour ne pas se ruiner et rendre tout ça plus simple. Trucs de sorcières. Vraiment. Internet peut vous permettre de dégrossir tout ça, mais vous trouverez aussi beaucoup de sites qui se contredisent à ce sujet. Les correspondances font souvent débat. Si vous voulez mon avis, c’est un peu superflu, puisque la principale puissance de votre rituel ne se trouve jamais dans les objets utilisés mais bien en vous. Le temps et l’attention portée à votre rituel va vous permettre de préciser votre intention et de mieux vous concentrer sur ce que vous voulez obtenir. Quelque part, c’est aussi une façon de vous mettre en confiance et de vous servir de vos mains, un peu. Les gestes, les odeurs, les sons, les couleurs… Tout cela vous permet de rentrer dans une concentration extrême proche de la transe. Et c’est ça, la vraie magie.


Le sexe en wicca

Il n’y a PAS de règle en wicca concernant le sexe. Enfin, si, une, toujours la même : « Fais ce que tu veux, tant que nul n’est lésé ». C’est d’ailleurs ce qui a conféré à la wicca cette réputation sulfureuse.

Mais qui sont donc ces païens dépravés qui couchent avec des chèvres et font des orgies lors de leurs célébrations sordides ?! Alors, non, ce n’est bien évidemment pas ce qui se passe. Mais c’est un discours facile à tenir lorsqu’on ne connait pas une culture qui, vue de loin, nous paraît en décalage avec notre façon de vivre, et légèrement décadente.
La femme a pleinement sa place, à tel point que certains courants wiccans sont constitués uniquement de femmes féministes.
Sans blague. Faut pas s'étonner après
Mais c’est loin d’être le cas de tous. Il est vrai que la wicca réconcilie la femme avec le divin en elle là où d’autres religions négligent complètement certains aspects de l’humain typiquement féminin (les règles, la grossesse, etc).
Néanmoins je trouve cela dommage de faire de la wicca une religion de femmes. Pour moi le dieu est aussi important que la déesse, d’autant plus que, rappelons-le, il ne s’agit pas de genres !
En wicca le dieu n’est pas « pour les hommes » et la déesse n’est pas « pour les femmes », puisque le dieu et la déesse sont des principes présents en chacun.

On peut concevoir l’étonnement de certains face à une religion qui, du coup, n’a aucun problème avec l’homosexualité, la bisexualité, la polygamie, les personnes transgenres ou non binaires, les asexuels, et autres (j’en ai forcément oublié…). Ce n’est pas que la wicca encourage à ne pas être hétéro et fidèle à un seul partenaire, rien à voir, c’est juste qu’elle s’en fiche « tant que nul n’est lésé ». Faites ce que vous voulez, ça vous regarde!

On est loin d’un dogme paternaliste nous disant quoi faire de notre cœur et de notre corps… Et ça, ça m’apparaît comme le principal barrage entre les autres religions et moi.
Je suis, personnellement, de peau blanche, hétéro, et monogame. Quelle chance, non ?? Je corresponds bien à tous les critères, youpi ! (Non ?) Mais je ne peux adhérer que partiellement à une pratique qui prétend séparer les humains avec des jugements de valeur « pour leur bien ». Que d’autres y adhèrent, ce n’est pas mon affaire, ce n’est pas à moi de leur dicter leur vie, mais ce n’est pas pour moi en tout cas.
Et là aussi, autre précision : la wicca ne nous dit pas d’être d’accord avec tout. Elle ne nous dit pas de « rejeter » des choses, mais elle ne nous dit pas d’accueillir tout et tout le monde non plus. Elle nous dit de nous faire notre propre avis par nous-même.

On peut y voir là un certain laxisme religieux, mais cela peut se révéler très puissant (pour pacifier notre égo) puisque ça nous pose en capitaine de notre âme. Je ne dis pas que c’est ce qui est le mieux adapté pour tout le monde, hein, ça, je n’en sais rien.

Comme dirait William Ernest Henley dans son poème Invictus :

« Dans la nuit qui me recouvre,
Noire comme l'enfer d'un pôle à l'autre,
Je remercie les dieux, quels qu'ils soient, 
Pour mon âme indomptable.

Sous la prise cruelle des circonstances
Je n'ai ni grimacé ni crié tout haut.
Sous les coups de gourdin du hasard
Ma tête est ensanglantée, mais non baissée.

Au-delà de cet endroit de rage et de larmes
Seule se dessine l'Horreur de l'ombre,
Et pourtant la menace des années
Me trouve et me trouvera sans peur.

Peu importe à quel point la porte est étroite,
À quel point le rouleau est chargé de châtiments,
Je suis le maître de mon destin :
Je suis le capitaine de mon âme. »



Je terminerais là-dessus, et je vous souhaite de belles péripéties
dans votre voyage sur Terre.



Blessed be !



PS: J’en dis plus sur l’origine de la wicca dans cet article.
PPS: J'ai employé le mot "religion" dans cet article pour plus de fluidité. En réalité le débat reste ouvert quand il s'agit de savoir si la wicca est une religion ou pas. Elle comporte, certes, un ensemble de croyances, mais pas vraiment de dogme. Je précise aussi que la wicca n'a rien inventé, elle reprend seulement des pratiques et des traditions qui étaient déjà présentes au moment de sa création par G.Gardner, et qui viennent pour la plupart des anciens paganismes européens.




6 commentaires:

  1. J'aime beaucoup ta manière d'écrire :) contente d'être tombée par "hasard" sur cet article que tu as partagé sur Twitter :)
    Jai appris beaucoup de choses en te lisant, ravie ������

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    1. Merci! Si tu as passé un bon moment, alors j'ai atteint mon but ;-)

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  2. " La plupart du temps, on représente le dieu comme Cernunnos, dieu cornu (mais si, cet être à tête de cerf, souvent confondu avec un faune !). C’est d’ailleurs cette drôle d’apparence de protecteur de la faune sauvage qui a créé tant de confusions avec Satan, à cause des cornes."

    j'ai lu récemment une pensée (peut-être pas anecdotique) concernant cette apparente confusion entre les dieux "cornus" du paganisme et le diable biblique, je la résume rapidos :

    Tout ce qui constitue le vivant sur terre s'appuie sur l'atome de carbone dont la structure , facile à retenir, est formée de 6 éléctrons, 6 protons et 6 neutrons.
    Le parallèle avec le nombre du diable 666 est tentant je trouve '<'
    On pourrait même supposer, si la religion du livre aime nommer le méchant dieu : la Bête, que les mots soient consciemment pesés.
    En fait, que les dieux du paganisme soient représentés avec des cornes ou des bois sur la tête, ils n'en demeureront pas moins les Bêtes de ce qui forme la valeur du vivant.

    Tout ça pour dire que ceux qui voient un diable, là où les païens voient un dieu protecteur de la vie, fait sens à leur vision du monde ;)

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    1. "Tout ce qui constitue le vivant sur terre s'appuie sur l'atome de carbone dont la structure , facile à retenir, est formée de 6 électrons, 6 protons et 6 neutrons.
      Le parallèle avec le nombre du diable 666 est tentant je trouve '<' "

      C'est vrai que c'est assez rigolo à constater! Il ne faut pas perdre de vue néanmoins que ce choix de l'atome de carbone est complètement arbitraire. Il a été choisit par l'Homme, parce que ça faisait sens par rapport à des références humaines, mais aux yeux de la nature cela ne veut absolument rien dire.

      C'est intéressant comme réflexion. Je vais parler bien en détail de Satan et de son rôle dans le christianisme dans une série d'articles qui sortiront bientôt, si ça te dit d'étoffer tes pensées.

      Des bisous!

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  3. Article franchement intéressant et bien écrit.

    J'avais, jusqu'à maintenant, un avis super négatif de la Wicca. Ma faute, je l'ai jugé sur trop peu d'éléments (des forums remplis de folles furieuses ne jurant que par un monde tout rose bisounoursien remplis de paillettes et de licornes, jugeant tous ceux qui ne buvaient pas leurs paroles. Le genre de truc qui me fait vomir et qui empêchent les débutants de trouver leurs voies à eux) sans chercher plus loin.
    Ton article va me forcer à remettre en question ma vision de la Wicca, merci d'avoir prit le temps de l'écrire et de ne pas avoir fait les choses à moitié (sérieusement, j'aimerais avoir ton talent d'écriture et ta patience pour pondre de tels articles !).

    Je m'en vais zieuter le reste de ton blog =)

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    1. Alors ça c'est un commentaire qui fait super plaisir!
      Briser les clichés, c'est ma grande passion ^^

      Beaucoup de personnes ont un avis très négatif de la wicca, à cause de ça et d'autres trucs. Comme partout, il y a du bon, et du moins bon. Je suis contente de ne pas avoir rencontré trop de ces personnes au moment où j'ai découvert la wicca... Ça aurait fait un sacré combat de coqs!

      Pour ce qui est de mon "talent d'écriture", haha, ce n'est pas un don des dieux (loin s'en faut), j'écris presque tous les jours! Alors ne te juge pas trop durement :-)

      Des bisous!

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